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L’insertion professionnelle des étudiants en situation de handicap en France
Depuis la promulgation de la loi du 11 février 2005, la France a renforcé ses efforts pour garantir l’égalité des droits et des chances des personnes en situation de handicap, notamment en matière d’éducation et d’emploi. Malgré ces avancées, les jeunes diplômés en situation de handicap rencontrent encore de nombreuses difficultés à s’insérer dans le monde professionnel. Cet article propose une analyse des principaux obstacles et identifie des perspectives de recherche pour mieux comprendre les processus d’insertion professionnelle des étudiants en situation de handicap.
L’insertion professionnelle des jeunes : un contexte général
L’insertion professionnelle des jeunes en France reflète les fluctuations économiques et les transformations sociales. Entre 1990 et 2009, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans est passé de 15,4 % à 23,7 %, témoignant de la vulnérabilité accrue de cette tranche d’âge en période de crise économique. Les jeunes sans diplôme sont particulièrement touchés, tandis que les diplômés de l’enseignement supérieur bénéficient généralement d’un accès plus stable à l’emploi, bien que le diplôme seul ne suffise plus à garantir une insertion réussie.
Les spécificités de l’emploi des jeunes en situation de handicap
Les personnes en situation de handicap, même diplômées, continuent de faire face à des discriminations à l’embauche. En 2007, seulement 2,6 % des emplois des entreprises de plus de 20 salariés étaient occupés par des personnes en situation de handicap, bien en dessous de l’objectif légal de 6 %.
Le manque de qualifications
Une majorité des personnes en situation de handicap dispose d’un niveau d’éducation inférieur à celui de la population générale.
Les discriminations liées aux représentations
Les employeurs associent souvent handicap et faible productivité, renforçant les stéréotypes.
Les difficultés spécifiques
Les jeunes présentant des troubles psychiques ou des incapacités comportementales sont particulièrement stigmatisés.
Les Obstacles incluent
L'enseignement supérieur : progrès et limites
Entre 1998 et 2008, le nombre d’étudiants en situation de handicap inscrits dans l’enseignement supérieur a doublé, atteignant plus de 10 000 étudiants. Ce progrès est attribué à des initiatives telles que la création de services d’accompagnement spécifiques (SAEH).
Les étudiants en situation de handicap restent concentrés dans certaines filières, souvent perçues comme moins compétitives sur le marché du travail.
Les stages, essentiels pour une transition réussie vers l’emploi, sont moins accessibles à cette population, en raison de contraintes physiques, organisationnelles ou sociales
Des défis persistent
Modèles de compensation et diversité des déficiences
Les universités ont adopté un modèle interactif du handicap, cherchant à réduire les situations de handicap par des aménagements. Ce modèle est efficace pour les déficiences physiques ou sensorielles mais reste limité pour les troubles psychiques, comportementaux ou de communication, qui nécessitent des approches spécifiques. Paradoxalement, la logique inclusive actuelle masque parfois les difficultés liées à ces types de déficiences.
Perspectives de recherche
Pour mieux comprendre et améliorer l’insertion professionnelle des étudiants en situation de handicap, plusieurs axes de recherche sont proposés :
L’impact des dispositifs universitaires
Analyser l’efficacité des aménagements en termes de réduction des situations de handicap.
La visibilité des déficiences
Explorer comment la nature visible ou invisible des déficiences influence les processus de stigmatisation et d’aide.
Les représentations des employeurs
Étudier les croyances associées au handicap et leur impact sur les pratiques de recrutement.
Malgré des avancées significatives, les jeunes diplômés en situation de handicap restent confrontés à des obstacles structurels et sociaux qui entravent leur inclusion professionnelle. Une meilleure compréhension des interactions entre déficiences, dispositifs institutionnels et représentations sociétales est essentielle pour développer des politiques inclusives et équitables. En s’appuyant sur une recherche approfondie, il est possible de construire un environnement où chaque étudiant, quelle que soit sa situation, peut s’épanouir et contribuer pleinement à la société.
Source : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1875067211000800